Comprendre et voyager
Il a passé deux ans en plusieurs fois dans un ermitage au Népal, c'est-à-dire seul, pour méditer, avec pour seul compagnon le paysage, qui est quand-même l'Himalaya ! Et le ciel, les nuages, les oiseaux, les plantes, les saisons...
Bref, de quoi attendre les instants magiques qui peuvent venir à vous dans un voyage immobile pour essayer de retrouver notre essence divine.
Et méditer sur des pensées qu'on lit souvent sans y prêter attention :
"L'esprit est toujours immobile lorsque quelque chose l'intéresse vraiment, lorsqu'il a le désir et l'intention de comprendre. La difficulté chez la plupart d'entre nous est que nous n'avons pas l'intention de comprendre, parce que nous avons peur que notre compréhension n'introduise une action révolutionnaire dans notre vie."
Krishnamurti
"La haine, c'est l'hiver du coeur".
Victor Hugo.
"Notre vie se perd dans des détails... Simplifiez, simplifiez, simplifiez !"
Henry David Thoreau.
Il en a rapporté de très belles photos qui nous laissent un peu deviner, ce qu'on peut vivre la-haut, tout seul, jour après jour, semaine après semaine, sans autre dsitraction que ce paysage éternel...
Saurions-nous faire ce voyage immobile ?
Quelquefois, un ermitage peut être moins calme : voici une petite histoire racontée également par Mathieu Ricard, qui montre que l'on peut être rejoint par l'action là où l'on s'y attend le moins :
"Un grand maître nommé Jamyang Khyentsé Wangpo était venu du Tibet afin de méditer dans la grotte de Yéshé Tsoguial.
Il était accompagné d'un disciple, et tous deux avaient passé l'hiver dans la caverne, encerclés par la neige.
Un jour, le lama avait soudain dit au disciple : "Cache-toi derrière moi et ne bouge sous aucun prétexte." Puis il s'était drapé dans sa large cape brune et, assis bien droit, était entré aussitôt en concentration profonde, les yeux grands ouverts. Le disciple se tenait derrière son maître, presque entièrement dissimulé par la cape de ce dernier. Un bruit s'était fait entendre à l'entrée de la grotte et, chose inconcevable à cet endroit l'hiver, un tigre était apparu. Il s'était arrêté devant le lama et l'avait regardé, en grondant d'un air courroucé et en balançant nerveusement la queue. Imperturbable, le sage méditait, avec une expression noble et insondable. Au bout d'un moment, qui pour le disciple avait semblé un siècle, le tigre avait poussé un puissant feulement, la gueule grande ouverte, puis, tourant le dos, s'en était allé. "Tu peux sortir, avait déclaré le maître, il ne se passera plus rien." Plus tard, il avait expliqué à son disciple qu'il ne s'agissait pas d'un tigre ordinaire, mais d'une manifestation de la déité gardienne du lieu sacré, venue honorer le grand lama à sa façon tout en le mettant à l'épreuve."
Décidément, il faut y réfléchir à deux fois avant de se lancer dans le voyage immobile !.